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La Chine et la pensée chinoise

PENSEES DE CHINE
Pierre GUARINO

La Chine représente une part importante de l’humanité qui est assez mal cernée par le monde occidental. C’est une économie dont le taux de croissance fait rêver nos financiers. Ce pays est pour nous une somme de concepts éclectiques dont on devine les liens historiques, mais qui nous échappent le plus souvent dans leur sens profond. Les autres grandes civilisations sont mortes ou absorbées par des problèmes de survie. La civilisation chinoise encore vivante est la seule qui ait connu une telle continuité depuis plus de 5 millénaires et qui présente encore de nos jours autant de contraste avec notre civilisation. Pour ces raisons, elle suscite curiosités, rêves et appétits et ce depuis les premiers missionnaires du 17ème siècle jusqu’aux hommes d’affaires du 21ème. Il est bon de rappeler quelques notions, qui nous aiderons à mieux appréhender ce grand pays, dont on peut dire qu’il se trouve aujourd’hui à l’aube d’un rayonnement international qu’il n’a plus connu depuis plusieurs siècles. L’histoire montre la diversité, la vitalité de ce monde mais surtout les constantes qui viennent de la haute antiquité et qui sont parvenues jusqu’à nous et toujours d’actualité.

Chronologie des dynasties

  • 29è-27è s. av. JC Empereurs mythiques
  • 8è-3è s. av. JC Dynastie des Zhou Période des printemps et automnes
  • -403 à -256 Royaumes Combattants
  • -221 à -207 – Dynastie des Qin
  • -206 à +220 après JC Dynastie des Han
  • 7è-10è siècles Dynastie des Tang
  • 10è-13è s. Dynastie des Song
  • 12è-14è s. Dynasties des Jin et des Yuan
  • 14 -17è s. Dynastie des Ming
  • 17ès – 20e s Dynastie des Qing
  • 1911 République de Chine
  • Depuis 1948 République Populaire de Chine.

La Chine antique, mythique

C’est la période des empereurs mythiques, Huang Di l’empereur Jaune, Shen Nong le divin laboureur, et Fu Xi à qui on attribue la rédaction du YI JING le livre des mutations.

Les premiers écrits retrouvés de cette période vieille de plus de 5000 ans sur des os plats et des carapaces de tortues rapportent le caractère divinatoire et le culte des ancêtres.

Le Yi Jing trace le lien des mutations de l’univers et de l’être humain. De nos jours est parvenu le Feng Shui (Vent Eau), discipline à la mode, qui permet de disposer son cadre de vie selon des règles bien précises afin de vivre en harmonie avec son environnement.

Le Feng Shui à l’origine était destiné à trouver l’emplacement idéal au défunt afin que son esprit (Shén et plus précisément le Po) trouve la paix et ainsi, que la descendance puisse s’épanouir dans la prospérité. Cet emplacement idéal devait trouver au sud le phœnix, à l’est le dragon, à l’ouest le tigre et au nord la tortue. A l’inverse un Shén en errance entraîne maladies et misère pour la lignée. C’est le ‘fardeau’ collectif des Taoïstes.

Huang Di nous dit:  » Le corps connaît la destruction, mais l’esprit ne change pas dans son immortalité, il chevauche les mutations et ses transformations n’ont pas de fin.  » Période ‘archaïque’, où superstitions, sacrifices, médecine et sciences étaient étroitement mêlés.

La Chine des Royaumes Combattants (5ème au 3ème Siècle avant JC)

Période charnière dans l’histoire de la Chine, elle se situe entre la dynastie féodale des Zhou et la période unificatrice des Qin.
Elle est caractérisée par des rivalités de seigneurs et de princes qui bataillent pour l’hégémonie mais aussi par un brassage d’idées très denses. Ce pluralisme des idées va permettre aux grandes pensées philosophiques chinoises de voir le jour et de se développer.

Confucius (-551 -479)

Plus qu’un penseur, il fait partie intégrante du patrimoine culturel de la Chine. Originaire du Lu, actuelle province côtière de Shandong, il vivait près de la maison royale des Zhou. De son vrai nom Kong Fu Zi, il était d’origine modeste. Il fut chargé de diverses responsabilités administratives pour finir vers 50 ans au poste de ministre de la justice. Il comprend alors que le monde de la politique nécessite des compromissions avec des princes ayant perdu le sens du ‘Mandat Céleste’. Il décide alors de vouloir sauver le monde tout en sachant pertinemment que c’est peine perdue. Il fait le pari sur l’homme de bien, sur la bonté de la nature humaine. Et pense que dans tout être humain il y a forcément de la bonté, et que l’éducation et la connaissance aboutissent forcément au Jun Zi (homme de bien).  » L’homme de bien connaît le juste, l’homme de peu (Xiao Ren = petit homme au sens moral) ne connaît que le profit. « .  » Je tends de toute mon âme vers le Ren (l’homme) sans jamais me lasser d’enseigner « . Au départ le Ren est un sentiment bienveillant envers les membres de sa famille. Ce sentiment, comme par propagation s’élargit aux membres d’un même village, d’un même pays, voire à l’humanité entière. Cette idée n’a cessé d’occuper la conscience collective chinoise. Aucun écrit de sa main n’est parvenu jusqu’à nous. Les ‘Entretiens’ relatent ses propos retransmis par plusieurs de ses disciples. L’esprit confucéen est présent en MTC entre autres par le plus connu de ses disciples: Mencius (MengZi -380 -289) qui parle de santé morale qui conduit inéluctablement à la santé physique. Travailler son Qi, veiller à sa plénitude et à son intégrité, revient à unir les deux, santé morale et physique.

La pensée cosmologique.

Elle fait suite aux divers courants de pensées des Royaumes combattants. Tous cherchent la voie de la sagesse. Les taoïstes cherchent la préservation du « Principe Vital » et pas assez le sens moral ou goût des confucianistes. Les Fang Shi, intellectuels chercheurs érudits, travaillent la géomancie, l’astrologie, la médecine, la divination, la magie, pour définir des méthodes conduisant à la longévité. Leurs bases théoriques s’appuyaient sur le Dao, sur le souffle vital, sur l’école du Yin et du Yang, sur les 5 phases ou 5 mouvements. Originaires des pays du nord-est, leur savoir se transmettait de bouche à oreille ou par des écrits secrets. A l’origine tout était Qi (prononcer tchi ou tsi) Le sinogramme correspondant est le grain de riz au dessus duquel s’élève la vapeur de sa cuisson. C’est la source de la vie, le souffle de vie qui se condense à la naissance et qui se disperse à la mort. C’est lui qui donne forme aux dix milles êtres.  » L’univers s’est créé à partir d’un matériau unique : l’énergie originelle ou ‘Yuan Qi’ qui n’est ni matière, ni esprit  » C’est Yuan Qi qui nous mène à l’âge de 126 ans comme le prétendent les Taoïstes. La Médecine Traditionnelle Chinoise a pour socle de base le concept du Qi. Le Zheng Qi ou énergie droite est tantôt Yuan Qi, Ying Qi ou énergie nutritive, Zong Qi ou énergie première et Wei Qi ou énergie défensive. Elles sont en perpétuel combat contre le Xie Qi, l’énergie perverse qui provoque les déséquilibres énergétiques et conduisent à la maladie.

Le Yin et le Yang.

Le monde n’est pas vu par les chinois de l’antiquité comme une succession de phénomènes, mais comme une alternance perpétuelle de transformations. De ce ‘Un’ naît le 2, c’est le principe de dualité. Yin étant la partie ombragée de la montagne, l’adret. Yang étant la partie ensoleillée de la montagne, l’ubac. Souvent perçu comme un concept banalement binaire, c’est en fait une conception bien plus subtile. « De l’énergie naissent le Yin et le Yang » , la vie est la lutte et la coexistence perpétuelle du Yin et du Yang. Dans l’un, il y a l’autre, l’un engendre l’autre. Ils s’opposent, croissent, décroissent et se transforment l’un en l’autre. La matière est Yin, l’énergie est Yang. Matière et énergie sont étroitement liées dans une relation réciproque. La séparation du Yin et du Yang correspond à la mort. Dans le LaoZi ‘le Dao engendre l’un, l’un le 2 qui est le Yin et le Yang, le 2 le 3 qui représente la multitude, le 3 les 10000 êtres’. Aux six souffles célestes répondent les 5 agents. Dans le ciel, la transformation du Yin et du Yang se manifeste dans les 6 énergies climatiques : Vent, Chaleur, Tiédeur, Humidité, Sécheresse et froid. Ils sont l’une des origines des souffles pervers, Xie Qi qui agressent notre Zheng Qi ou énergie droite.

Les 5 mouvements

Du Yin et du Yang naissent les 5 mouvements, ils sont l’expression du Yin et du Yang sur terre. Des siècles d’observation par les Chinois de l’Antiquité ont permis de prendre conscience des changements dynamiques des 5 mouvements dans la nature. Ces changements ne se font pas de manière indépendante mais ils sont liés par des rapports d’engendrement et de limitation réciproques. L’eau engendre le bois et contrôle le feu qui est engendré par le bois et qui contrôle le métal. La transformation et le développement des choses et phénomènes dans la nature est le résultat de leur mouvement continuel et de leur interaction réciproque. Dans le Ciel : la transformation dynamique du Yin et du Yang se manifeste dans les 6 énergies climatiques : Vent , Chaleur, Tiédeur, Humidité, Sécheresse et Froid. Sur la Terre : la transformation du Yin et du Yang s’exprime dans les 5 mouvements. Le cycle des 5 mouvements fait référence aux propriétés des 5 matériaux physiques : Bois (Mu), Feu (Huo), Terre (Tu), Métal (Jin), Eau (Shui). Il constitue une représentation abstraite des 5 états par lequel passe tout le processus de transformation dynamique du Yin/Yang au sein des manifestations concrètes de la nature.

Le Yi Jing livre des mutations ou Zhou Yi mutation des Zhou.

YI JING (Jing = chaîne d’une étoffe, nécessaire pour donner une trame initiale à toute chose ) (le livre des mutations) ou ZHOU YI (Zhou = connaissances ou ressources qui ont une portée générale ). C’est l’un des 5 ouvrages de référence des confucéens . Cet ouvrage a échappé à l’autodafé de Qin Shi Huang Di de -213. Il est attribué au légendaire empereur FuXi. C’est un manuel sur la vie et la connaissance unique sans équivalent dans les autres civilisations. Il traite des mouvements de l’univers et de leur rapport avec l’existence humaine. Les plus anciens écrits datent de la fin de la période des royaumes combattants (3ème siècle avant JC). Il décrit le déroulement des divinations et leur interprétation. Les divinations se faisaient sur des os et des carapaces de tortue puis à l’aide de tiges d’achilée. Celles ci conduisaient à obtenir un chiffre 6 ou 8 correspondant au yao Yin ou 7 ou 9 impair correspondant au yao Yang. Le but était d’obtenir 6 Yao Yin ou Yang regroupés 3 par 3, les fameux trigrammes. Le nombre de couples de trigrammes ou hexagrammes différents étant de 64. Chaque hexagramme est commenté dans le YiJing par des indications divinatoires sur la situation considérée. Ils éclaircissent le présent et montrent les évolutions possibles afin d’agir de la meilleure façon pour appréhender la nouvelle donne faste ou néfaste. Les hexagrammes sont le résultat d’une longue observation des choses et phénomènes. Le YiJing n’est pas un manuel de magie qui peut anticiper ce qui sera par l’enchantement, mais il aide à interpréter les signes bien réels du présent et induire les évolutions probables. Le YiJing transmet la mouvance de l’univers, des choses et des êtres. Rien n’est figé, tout est en perpétuel mouvement, en mutation. Il est le repère des idées cosmologiques de la fin du royaume des combattants. Un peu plus tard, les Qin et les Han adopterons officiellement la vision des mutations. C’est sous Qin Shi Huang Di (dynastie Qin) que la pensée cosmologique fut appliquée aux rituels de la cour des dynasties à venir.  » Le traité des rites  » règle la conduite du souverain tout au long du calendrier annuel, mois par mois, saison par saison. Le fils du ciel est guidé dans les différentes salles du palais en fonction de l’espace temps, dans sa nourriture, dans le protocole …

Le Dao La Voie dans le sens noble, le chemin, la méthode dans le sens commun.

Lao Zi et le Daodejing

Lao Zi (le vieux maître) jusque là connu pour être le père du Taoïsme et contemporain de Confucius est considéré maintenant comme un personnage imaginé bien plus tard, vers la fin du royaume des combattants et juste avant l’unification de la Chine. Le Daodejing (Livre de la Voie et de la Vertu) ouvrage poétique permet de situer sa rédaction au cours de cette période mouvementée bien qu’il soit complètement dépourvu de références temporelles et spatiales. Dans les ‘Mémoires historiques’ (Shi Ji de SiMa Qian), beaucoup de détails de la vie supposée de Lao Zi sont décrits. En particulier la visite de Confucius en personne pour le consulter sur des questions rituelles, « Lao Zi est insaisissable tel le dragon chevauchant dans le ciel » aurait déclaré Confucius. Plus tard découragé par le monde, Lao Zi se serait retiré vers l’Ouest où un gardien lui aurait demandé de lui écrire un livre pour lui. La légende dit que c’est à cette occasion qu’il aurait rédigé le Daodejing. Ouvrage bien réel appelé aussi le LaoZi. Poétique et ésotérique, il est comme beaucoup de documents de cette époque interprétable de différentes façons. Ce qui explique ses traductions multiples qui mettent l’accent sur la culture individualiste du non agir, sur l’art de gouverner, sur l’art de faire la guerre, sur les arts de combat ou sur la recherche permanente de la longévité propre aux taoïstes et base philosophique de la Médecine Traditionnelle Chinoise. La période présumée de la rédaction du Daodejing est très perturbée par de multiples guerres, les armées puissantes bataillent pour imposer leur loi, conquérir, reconquérir. Le LaoZi propose une série de réflexions pour sortir de ce cercle vicieux de violences, de guerres et de mort. Il propose le Non Agir comme solution à la violence :  » Celui qui agit détruira, Celui qui saisit perdra, Le Saint n’agissant sur rien ne détruira rien, Ne s’emparant de rien, il n’a rien a perdre ». Le confucianisme est discuté :  » Laisse tomber la promotion des plus capables, Le peuple cessera de batailler ». Le Laozi préconise d’être comme l’eau, élément souvent cité dans les ouvrages philosophiques de cette époque. Humble elle coule vers le bas, ne résiste à rien, se moule dans le contenant qu’elle découvre. Et pourtant elle vient à bout des matériaux les plus durs. « L’homme de bien suprême est comme l’eau, L’eau bénéfique a tout n’est rivale de rien. Elle séjourne aux bas fond dédaignée de chacun. De la vie elle est toute proche. Rien au monde n’est plus souple et plus faible que l’eau. Mais pour entamer dur et fort rien ne la surpasse. Rien ne saurait prendre sa place. Que faiblesse prime force et souplesse dureté. » L’eau élément Yin dans le Yin vient à bout du Yang le plus Yang par attirance et non par contrainte. Lao Zi met en avant la part du féminin dans le Dao, la Voie elle-même « La Mère des 10000 êtres ». Une opposition de plus à l’esprit confucéen basé sur la morale familiale dominée par le Père, Yang par définition. Le Non Agir du Dao n’est donc pas ne rien faire, mais faire sans laisser de traces, s’abstenir de toute agressivité, laisser agir la puissance invisible du Dao …

Les Qin et l’unification de la Chine (-221 -207)

Le 1er empereur Qin Shi Huang Di mis fin par la guerre aux pouvoirs des seigneurs, il unifia la Chine, créa une monnaie unique, construisit des routes. Il voulut effacer les traces des Shi (prononcer che), les lettrés confucianistes. Ils les condamna à mort et les fit enterrer vivants. Il commis un autodafé en 213 avant notre ère, où tous les ouvrages canoniques considérés confucianistes furent détruits. Il appliqua la théorie des 5 mouvements pour la première fois à la succession des dynasties : les Zhou qu’il supplanta détenaient la puissance de l’élément Feu. Qin Shi détrôna les Zhou, donc son règne devait être celui de l’Eau qui vainc le Feu selon les 5 mouvements. Il se fit construire un immense tombeau dans l’ancienne capitale Xi An. Sur 4 sites situés à 20km autour de son tombeau, il fit faire et enterrer une armée de terre cuite de plusieurs milliers de soldats grandeur nature. C’est en 1976 seulement que l’on découvrit cette armée. Cette période mouvementée et cruelle marque pourtant la stabilisation du patrimoine culturel, politique et social qui sera mis en œuvre durant les 2000 ans suivants.

Durant la dynastie des Han (-206 à +220):

L’identité culturelle Chinoise est déjà clairement établie avec les concepts directement issus de la pensée cosmologique que sont le Qi (énergie), le Yin et le Yang , et les 5 mouvements. De nos jours encore par opposition aux minorités ethniques, les chinois sont les Han (Han Ren). La langue chinoise se dit Han Wen ou Han Yu. Han Xue est la sinologie, Han Zi est le caractère chinois ou sinogramme. La dynastie des Han et leur vision s’effondre au 3ème siècle, les courants philosophiques des Royaumes Combattants resurgissent. C’est dans ce contexte que le Bouddhisme venu d’Inde fait son apparition et se développe du 1er au 3ème siècle.

Le Bouddhisme:

Introduit au 1er siècle de notre ère, il va se développer jusqu’à permettre à la dynastie des Tang du 7ème au 9ème siècle de s’épanouir. Il a pour but de se débarrasser de l’intentionnalité, du désir, et donc l’état de perpétuelle insatisfaction qui nous lie à la roue Samsara, le cycle des renaissances. Le Bouddhisme conduit en final à sortir de ce cycle et à l’extinction du désir, tout Karma s’éteint alors, le cycle des renaissances prend fin, le Nirvana est alors atteint. Le Bouddhisme chinois ou Mahayana (Grand véhicule) conduit à ouvrir la voie à tout être vivant, alors que le bouddhisme originel ou Theravada et Sarvatistava ne conduit au salut que pour les élites monastiques. Au 1er siècle les Han adoptent le Bouddhisme grâce au message d’immortalité et au cycle des renaissances. Pour les Taoïstes, c’est la transmission du « fardeau ». Les fautes commises par les aïeux influencent la destinée de la descendance. Ils pensent qu’une âme spirituelle permanente et immortelle (Shén Ling) va de renaissance en renaissance. Le fardeau collectif des Taoïstes est devenu individuel dans le Bouddhisme. Pourtant entre Bouddhistes et Taoïstes, des divergences bien réelles alimentent les débats, et notamment entre corps et esprit: les premiers pensent que l’esprit est indestructible, le Shén esprit est la quintessence affinée du Qi au point de devenir spirituelle, l’esprit est comme le feu qui se propage d’un fagot à l’autre d’un corps à l’autre sans jamais s’éteindre. Les Taoïstes disent que l’esprit est destructible comme le corps. L’un est matière l’autre est fonction, l’un est Yin l’autre est Yang. Ils sont unis dans la même entité. La séparation du Yin et du Yang conduit à la mort. Le corps détruit, l’esprit n’a plus de demeure et se disperse…

(à suivre)